Seigneur présent dans toutes les familles de l’éveil, le sixième Bouddha Porteur du Vajra, s’adressa à celle qui n’est autre que sa propre manifestation, la dame de sagesse Niguma. Il lui chanta ce poème vajra, SONORITÉ SPONTANÉE DE L’ESSENCE NON NÉE, qui montre que le cycle des existences et sa transcendance sont de la nature du grand sceau :
J’ai entendu ces paroles, son naturel sans naissance,
Chantées par le grand Porteur du Vajra, Corps de gloire,
Félicité immense, libre et spontanée :
“Quelle merveille, l’esprit ordinaire !
Les préliminaires : les trois formes demeurent dans le repos naturel.
La pratique principale : les quatre défauts s’effacent d’eux-mêmes.
La pratique ultime : les quatre Corps apparaissent d’eux-mêmes.
Le préalable : les engagements, diamant du secret.
L’enrichissement : la compassion et la prière.
L’intégration : en soi, tout ce qui apparaît.
L’actualisation s’accomplit par la non-méditation sans distraction.
Jointe à un état sans pensées, c’est l’intégration dans la vie.
La claire lumière et le regard enrichissant de l’expérience.
Au réveil, associe l’état sans pensées à la clarté.
Regarde la claire lumière du jour, de la nuit et des états intermédiaires.
Comme l’apparence spontanée des trois Corps inséparables.
Nul ne connaît le sens ultime caché des tantras
Pourtant dévoilé par ces seuls mots :
Non-méditation et non-distraction.
Quand on s’y habitue et qu’on atteint la stabilité,
On parcourt en cette vie les terres et les chemins de l’éveil.
Sans l’activité mentale, les deux voiles se dissipent d’eux-mêmes,
Les trois Corps apparaissent d’eux-mêmes,
Le fruit est là de lui-même.
C’est ce que disent tous les soutras et tantras dont la nature reste pourtant cachée.
De la grâce qui s’écoule de la bouche d’un maître, il faut l’apprendre.
Dans l’espace du Corps absolu, issus de la nuée des pensées,
Se meuvent les éclairs des cinq poisons. Vois en eux la grande sagesse.
Je rends hommage à l’esprit ordinaire,
Sans l’activité mentale, sans attente et sans crainte.”
Le maître lettré et accompli Khyoungpo Neljor offrit cinq cent mesures d’or à la dame de sagesse pour solliciter ses paroles adamantines. Ensuite, il conserva ce texte comme un cœur dans le reliquaire qu’il portait autour de son cou et dont il ne se séparait jamais.
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