Jan 01

Son Eminence Dordje Tchang Kalou Rimpoche

Son Eminence, le Vénérable Kyabje Kalou Rimpoche est né en 1905 dans la province du Kham, dans l’Est du Tibet. Son père, la treizième incarnation de Ratak Palsang Tulkou était un yogi accompli et un médecin renommé. Sa mère Dreulkar était dévouée au Dharma depuis son plus jeune age, et avait accompli la récitation de 100 millions du mantra du Vajra Guru, 200 millions du mantra des Mani, et 100 millions du mantra de 100 syllabes (mantra de Vajrasattva). Chacun des parents de Kalou Rimpoche étaient les disciples directs des maîtres à l’origine du mouvement non sectaire (Rimé) qui a renforcé les bases des lignées du Bouddhisme Tibétain : Djamgoeun Kontrol Lodroeu Thayé, Djamyang Khyentsé Wangpo and Mipham Rimpoché.

Quand Rimpoché est né, on a pu observer au dessus de sa maison plusieurs arc-en-ciels très lumineux et une pluie de neige tombant comme des pétales de fleurs. Sa mère et sa famille ont rapporté que dès la naissance, il regarda autour de lui en souriant largement, ne montrant aucun signe de peur, ou de timidité et récita le mantra des 6 syllabes (OM MANI PEME HOUNG). Ses parents et tous les habitants de la région furent remplis de joie, et sa naissance fut annoncée comme celle d’une merveilleuse incarnation.

Enfant, il était mu par ses tendances nobles et vertueuses, il avait des propensions naturelles à la compassion et sa dévotion se développait naturellement. Sa compassion pour les êtres vivants l’amenait souvent à fondre en larmes, plus particulièrement envers ceux qui été affligés ou écrasés par la souffrance.

Kalou Rimpoche fut reconnu comme l’émanation de l’activité de Djamgoeun Kontroeul mais son père refusa de le donner au monastère. A la place, il éduqua lui même son fils aux études bouddhistes et à la médecine. Comme son père pratiquait avec enthousiasme ses récitations de mantras, ses méditations et ses retraites, Kalou Rimpoche doué d’un bon intellect, devait lui aussi se lever tôt et se coucher tard. Ses jours étaient composés de méditation, d’études et d’entraînement.

A l’âge de treize ans, le onzième Tai-Situ, Padma Wangtchouk, l’ordonna et lui donna le nom de Karma Rangjoung Kunchab – auto-éveillé et omniprésent. Plus tard, tout le monde confirma que ce nom était bien approprié.

Quand Kalou Rimpoche eu quinze ans, il fut envoyé au monastère de Palpoung, où il étudia l’ensemble des Enseignements Bouddhistes jusqu’à leur maitrise totale et accompli deux retraites traditionnelles de trois ans. Kalou Rimpoche avait une grande foi et une grande dévotion envers les Lamas qui lui ont conféré les initiations grâce auxquelles il atteint l’Éveil.

Avant d’entrer dans sa première retraite de trois ans, il prit la parole devant une assemblée de plusieurs centaines de moines, de nones et de pratiquants pour expliquer le sens des trois types d’ordination. Parce qu’il parla sans peur, avec une grande confiance et une compréhension claire, son exposé toucha le cœur de toute l’assemblée. Cet évènement marqua de nombreuses personnes qui notèrent ses grandes capacités intellectuelles, et sa grande clarté d’expression orale.

Kalou Rimpoche prit pour Yidams (divinité tutélaire) Tara Blanche et Tchenrézi, et à l’âge de quinze ans, entreprit une retraite d’été. A l’age de seize ans, il entra en retraite de trois ans et trois mois au très reconnu centre de Tsa-dra Rintchen Drak. Ce lieu de retraite avait été le centre principal de Djamgoeun Kontroeul dont la venue au monde avait été annoncée par le Bouddha dans de nombreux Soutras et Tantras. Déjà à cette époque, sa foi pour les lamas et dans le Dharma étaient sans limite. Sa dévotion pour son maître, Lama Norbu, était telle qu’à trois reprises durant sa vie, Kalou Rimpoché lui offrit toutes ses possessions.

Pour se faire une idée de l’enthousiasme de Rimpoché pour le Dharma, il faut savoir qu’il avait une grande détermination à gaspiller aucun instant pendant sa retraite de trois ans. Pour s’assurer qu’il se réveillerait le matin, il dormait le dos contre la porte de sa cellule. Ainsi quand le moine responsable poussait violemment les portes pour réveiller les retraitants, Rimpoche était propulsé à travers la pièce. Si il se sentait un peu assoupi pendant la journée, il s’asseyait sur le rebord de la fenêtre. Ainsi positionné, il tomberait à la renverse au sol dès qu’il s’endormirait.

Son Eminence le Seizième Gyalwa Karmapa et Kyabje Dordje Tchang Kalou Rimpoché.

Kalou Rimpoché devint le détenteur principal de la lignée Shangpa Kagyu et fut réputé comme maître de méditation de la lignée Karma Kagyu. Le Vénérable Kalu Rimpoché a étudié avec de nombreux Maîtres érudits et accomplis du Bouddhisme Tibétain tels que : le XVIème Karmapa, le XIème Tai-Situ Rimpoché, Padma Wangtchouk, Palpoung Khyentsé Shenpen Ozèr, Khyentsé Tchoeuky Lodroeu, Dudjom Rimpoché, Sa Sainteté le Dalai-Lama, Dilgo Khyentsé Rimpoché, Kangyour Rimpoché, Tchatral Rimpoché, Sakya Trichen, Dezhoung Rimpoché et bien d’autres. Rimpoché a été continuellement assidu à l’étude, la méditation, la pratique des énumérables collections d’instructions à la fois des Soutras et des Tantras de l’Ancienne et la Nouvelle Tradition, et devint ainsi le fils spirituel de tous.

A l’âge de 25 ans il renonça à toutes les activités mondaines et entama une retraite intensive d’environ 15 ans dans les lointaines montagnes, dans les lieux de retraites du grand Yogi Tibétain Milarépa. A la requête du Karmapa, il revint à la civilisation pour devenir maitre de retraite et entraîner de nombreux étudiants. En 1962 Kalou Rimpoché vint à Darjeeling (Bengale de l’Ouest) où il établit son propre monastère et centre de retraite, le monastère de Samdroup Dardjay Tchoeuling où les étudiants de toutes traditions peuvent accomplir des retraites selon la tradition œcuménique Rimé.

A la requête de Sa Sainteté le XVIème Karmapa, Kalou Rimpoché fit le premier de ses nombreux voyages en Occident en 1971, s’arrêtant dans les nombreux Lieux Saints tels que Jérusalem ou le Vatican où il rencontra le Pape Paul VI. Kalou Rimpoché respectait toutes les religions et toutes les traditions spirituelles du monde.

Durant sa vie, il effectua de nombreux voyages à travers le monde, établissant de nombreux centre de retraite et de méditation. Grâce à cet amour et cette compassion inébranlables, il tourna la Précieuse Roue du Dharma partout dans le monde pour profiter aux innombrables êtres vivants.

Le Vénérable Dordjé Tchang Kalou Rimpoché passa dans le Paranivarna dans son monastère de Sonada, à Darjeeling en Inde le 10 mai 1989. Le corps du Saint Lama ne montra aucun signe de décomposition et a été préservé comme ‘Kardoung’. Son corps peut ainsi être vu à ce jour dans le Monastère de Samdroup Dardjay Tchoeuling à Sonada. Son disciple dévoué et fils de cœur, Bokar Rimpoché, a écrit cela à son sujet: “La douceur de son être, l’omniprésence de sa bonté, l’éclat de sa sagesse et son irrésistible sens de l’humour ont touché les cœurs du monde entier“.

De ses débuts dans une lointaine contrée du Tibet Oriental, à une vie de citoyen du monde, le Vénérable Kalou Rimpoche n’a jamais cherché que le bien des autres. Grâce à son activité éveillée, des êtres innombrables ont été fermement conduit sur le chemin de l’Éveil Ultime.

Le Vénérable Dordjé Tchang Kalou Rimpoché est l’un des grands Maitres du Bouddhisme contemporain et il est hautement respecté et aimé par une immense foule d’être qui ont eu la grande fortune de rencontrer et de recevoir les bénédictions et les enseignements de ce Saint Extraordinaire.